Les Secrets de l'antigang - Flics, indics et coups tordus by Yves Jobic

Les Secrets de l'antigang - Flics, indics et coups tordus by Yves Jobic

Auteur:Yves Jobic [Yves Jobic]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Plon
Publié: 2022-10-12T22:00:00+00:00


Louis XVI

Les malfaiteurs se méfiant de tout véhicule qui peut ressembler à un sous-marin, nous faisons d’importants progrès dans le domaine de la surveillance vidéo. Le « Grand José » Gentilini, roi des innovations et responsable du groupe technique de la BRI, met au point, grâce au concours d’une société privée, de petites caméras que nous dissimulons dans l’appuie-tête d’un véhicule ou dans une vieille machine à laver posée dans une fourgonnette. Indétectables, elles filment vingt-quatre heures sur vingt-quatre, week-end compris, les allers et venues autour d’un porche, d’une maison ou d’une boutique.

Il nous arrive aussi de solliciter les services de « Louis XVI », un as de l’ouverture de serrures – aucune ne lui résiste. Ancien inspecteur à la 1re DPJ, où je l’ai bien connu, il exerce dorénavant ses talents à la DST. Grâce à lui, nous pouvons discrètement vérifier le contenu d’un box suspect et pourquoi pas installer du « matériel technique » à l’intérieur d’un domicile. De quoi tromper à coup sûr l’attention de voyous patentés, comme nous le faisons en septembre 1999 avec Johnny, un manouche du Val-de-Marne connu pour braquer des bijouteries. Le branchement de ses téléphones ne donnait rien, Johnny ne parlant que de la pluie et du beau temps et terminant systématiquement ses conversations par l’expression en usage dans sa communauté : « Mange tes morts la table d’écoute ! » Nous procédons pour le piéger à la sonorisation officieuse de son appartement, sans autorisation judiciaire, qui à l’époque n’aurait de toute façon pas été accordée dans le cadre d’une enquête préliminaire. Deux policiers de la Section centrale opérationnelle d’assistance technique, la SCOAT4, posent un micro sous notre protection. La réception s’effectue depuis un appartement situé dans l’immeuble d’en face, qui nous sert de pigeonnier.

Ce dispositif innovant nous permet d’entendre Johnny raconter sa vie et ses projets à ses acolytes, leur dire notamment qu’il se méfie du téléphone, ce que nous avons constaté. Il parle aussi de « ces cons de la BRI qui doivent être à mon cul et qui ne pourront jamais m’écouter au bigo parce que je suis bien plus malin qu’eux ! »

Un mois plus tard, lesdits « cons » l’arrêtent en flagrant délit avec deux complices.



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